Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, le pilier gauche du XV de France, Jefferson Poirot a avoué que sortir du groupe pour le match contre le Pays-de-Galles lors du dernier Tournoi des Six-Nations a été un moment difficile.
Il précise cependant que cela lui a permis de valider encore plus facilement sa décision de stopper sa carrière internationale. Extrait:
“C’est dur, mais l’effet a été contraire. Cela m’a soulagé. La décision a été encore plus facile à valider. C’est pour cette raison que je prends la bonne décision. Ça ne me ressemble pas de réagir comme ça. Chaque fois que je me pose la question, c’est toujours la même réponse. Sois entier et assume ton choix. Je serai peut-être critiqué, mais au moins je ne mentirai à personne. Quand je suis rentré à Bordeaux alors que les Bleus décollaient pour le pays de Galles, ma femme m’a dit : “Je ne t’ai jamais senti aussi soulagé, apaisé depuis que tu es en équipe de France.” Ça veut dire beaucoup de choses.”
Que se serait-il passé si le sélectionneur Fabien Galthié l’avait désigné capitaine du XV de France ? Jefferson Poirot l’avoue : il n’aurait pas mis un terme à sa carrière internationale. Extrait:
“J’aurais été dans une trappe ! (il sourit) Je n’aurais pas pu arrêter. Le capitanat est une lourde responsabilité. Dans l’état où j’étais, je pense que ça aurait été horrible d’assumer cette fonction. J’aurais été tiraillé entre mes pensées d’avant Tournoi et la volonté et la fierté de guider cette équipe. J’aurais été porté par la fonction. Pour l’avoir été pendant la Coupe du monde face au Tonga, c’est génial. Mais la pression est immense. Je parlais d’usure : si, dès la première année, tu es déjà un peu cramé mentalement, je ne sais pas dans quel état tu termines quatre ans plus tard. Il faut être frais, ce qui est le cas de Charles. Ne pas être nommé capitaine m’a laissé une certaine liberté. Au final, c’est même un soulagement. C’est à la fois fort et triste de dire ça. Mais c’est la vérité.”