Le directeur de la performance du XV de France, Thibault Giroud s’est longuement confié dans les colonnes du quotidien L’équipe au sujet de la forme physique des joueurs Français.
Ce-dernier explique vouloir changer la mentalité des joueurs. Il souhaite que les joueurs arrivent déjà prêts à l’entraînement, déjà échauffés et avec une forme physique acceptable, et non pas avec des kilos en trop. Extrait:
“Il faut que les mecs arrivent prêts et déjà échauffés sur le terrain, par exemple. Qu’ils soient fit et éduqués en termes de nutrition. Ils ont tellement eu l’habitude qu’on leur prémâche le boulot qu’ils sont parfois un peu trop dans l’assistanat. Mais ç’a été de mieux en mieux tout au long des quatre mois. Le haut niveau, c’est aussi arriver prêt tout le temps, mais aussi au bon poids lors d’un rassemblement et pas dégueulasse avec dix kilos de trop. Il faut être capable de se mettre cette exigence individuelle. Quand on revient à sa routine, on oublie peut-être un peu ces choses-là.”
Il rappelle que le temps passé en équipe de France est trop court pour perdre du temps avec ce genre de choses. Extrait:
“Ils avaient l’habitude de créer de la cohésion dans des ateliers de team building. Là, nous avions trop peu d’entraînements pour planifier ce genre d’activité. Du coup, les gars ont bâti leur esprit de corps dans la dureté de l’entraînement. Ils se sont soutenus dans l’épreuve. Après, on ne peut pas leur taper sur la tête à longueur de temps. Un staff a besoin de partager des choses avec les joueurs pour savoir qui ils sont, et eux aussi ont besoin de savoir qui ils ont en face. Peut-être que nous ne l’avons pas fait suffisamment. Cela n’a pas permis d’avoir une harmonie parfaite entre l’encadrement et les mecs.”
Pour conclure, Thibault Giroud explique savoir que l’intérêt des clubs passera toujours devant la sélection. Il espère qu’un jour, la Fédération Française de Rugby s’inspirera du modèle Anglais. Extrait:
“J’espère que tout le monde a compris, et les joueurs les premiers parce que ce sont eux les plus importants et cela viendra d’eux quoi qu’il arrive. Si vous avez besoin de faire plus, eh bien il faut le faire sans attendre qu’on vous le propose, même en club. Évidemment qu’on va faire le tour des clubs. Je pense avoir de bonnes relations avec 95 % des mecs en place. Sauf que je sais très bien, après dix-neuf ans de club, que c’est l’intérêt de celui-ci qui va primer. Ne pourrait-on pas faire à l’image du schéma anglais qui s’appuie sur une indemnisation des joueurs internationaux 150 000 livres (environ 175 000 €) ? On avancerait de dix ans. Pour l’instant, on ne les a pas. Et ce n’est pas moi qui vais pouvoir régler ça (rires).”