Interrogé à ce sujet en conférence de presse et relayé par Le Figaro, le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola a expliqué ne pas vraiment apprécier cette intention.
S’il comprend que ces joueurs aient des séquelles suite à leur carrière sportive, il rappelle qu’à cette époque, les médecins ne connaissaient pas encore précisément le mécanisme des commotions cérébrales. Extrait:
“C’est hyper délicat. Je peux même revenir à ce que j’ai connu moi-même en tant que joueur. Je ne pense pas que le rugby a failli. Le rugby a juste eu un temps, un niveau de connaissance qui n’était pas à la hauteur de ce qu’il est aujourd’hui. Et que malheureusement, rétrospectivement, oui on a pris des risques avec des joueurs. Et c’était aussi dans l’ADN du rugby que de s’accrocher, revenir sur le terrain, de faire fi de certains passages compliqués. Après, je suis toujours partagé concernant ces grands élans collectifs, où l’intérêt personnel peut prévaloir et l’intérêt collectif s’amenuiser. Vous savez, c’est tous ces regroupements que l’on peut avoir et après on fait des amalgames et des clichés parfois malencontreux.”
Ugo Mola estime qu’il s’agit d’un sujet hyper sensible. Mais il ne comprend pas cette volonté de faire un procès au rugby. Extrait:
“Aujourd’hui on est dans une société où ça va être compliqué de se fréquenter, où la mixité va être compliquée, où j’ai l’impression que tout va être compliqué. Ils ont très certainement souffert dans leur chair, certains ont certainement des séquelles, c’est évident. De là à faire le procès du rugby et gens qui étaient à la tête des clubs en l’occurrence et leur niveau de connaissance du moment ça me parait être un grand pas. Si c’est pour protéger les générations futures, je m’inscris totalement dans la lignée de cette procédure. Mais si c’est pour faire le procès et revenir à des choses en arrière qui ne vont faire que juger et jeter l’opprobre sur des mecs qui n’avaient pas le niveau de connaissance, des médecins, des clubs, des fédérations, c’est compliqué. Je fais très attention à ces dynamiques collectives. Ce trop-plein de raccourcis. Il faut faire attention et c’est un sujet qui est hyper, hyper, sensible. En l’occurrence, pour les avoir côtoyé les deux, ce qui est sûr c’est que ce n’était pas des garçons qui calculaient et qui se ménageaient sur le terrain. Donc forcément, ils ont dû y laisser des plumes.”