En revanche, son adjoint Jean-Baptiste Elissalde est resté en poste.
Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, Jean-Baptiste Elissalde est revenu sur cet épisode douloureux.
Selon lui, Xavier Garbajosa prônait un jeu qui n’était peut-être pas fait pour les joueurs de Montpellier, à savoir le jeu dans le désordre. Extrait:
“Je savais où Xavier Garbajosa voulait aller techniquement, avec ce groupe. Nous avons la même éducation rugbystique, les mêmes convictions. Nous étions sur la même longueur d’onde. Ce jeu-là correspondait-il à nos joueurs ? Était-il adapté au temps que nous avions pour le mettre en place ? Force est de constater que non. Nous avons pas mal d’Anglo-Saxons, des Sud-Africains, qui ont l’habitude d’avoir un plan de jeu très cadré. Le jeu dans le désordre, ce n’est pas dans leur culture. À l’arrivée de Philippe Saint-André, nous avons beaucoup discuté avec eux. Il a organisé une réunion avec les leaders, pour connaître leur velléité en termes de jeu. Celui qui nous correspondait le mieux, selon le retour des leaders. Ce sont eux qui ont posé les premières petites pierres de notre nouvelle identité. L’adhésion s’est faite, c’est devenu plus facile de les entraîner.”
Il affirme, pour sa part, avoir été protégé par son contrat en béton. Extrait:
“Personnellement, j’ai peut-être été protégé à un moment par mon contrat. Tout simplement.”
Mais il ne le cache pas : c’est Xavier Garbajosa qui l’a contacté pour lui proposer de rejoindre Montpellier. Extrait:
“Je suis venu à Montpellier pour travailler avec Xavier Garbajosa, qui m’a tendu une vraie perche. Je venais pour me concentrer sur le terrain, c’était très clair entre nous. Je ne voulais pas ou plus m’occuper de recrutement, de composition d’équipe… Au départ, je me suis occupé d’un domaine assez nouveau pour moi : la défense. Je suis resté concentré là-dessus, car ce n’était pas inné pour moi. Quand « Xav » est parti, Philippe m’a demandé de me pencher sur le projet offensif. En fonction de ses directives, des remontées que l’on avait eues du groupe, nous avons mis en place un autre projet de jeu.”
Jean-Baptiste Elissalde l’affirme sans sourciller : Philippe Saint-André a remis le MHR dans le droit chemin. Extrait:
“Je n’ai pas peur de le dire, il nous a remis dans le droit chemin. Perdre chaque semaine avait tendance à miner tout le monde. Nous aussi, au sein du staff, on voyait notre confiance se déliter. Il ne nous a pas remis au travail : que ce soit les joueurs, les préparateurs physiques ou les coachs, tout le monde bossait. Philippe a tenu un discours volontariste, par petites touches. Il a modifié notre quotidien et notre fonctionnement de travail. Surtout, malgré de mauvais débuts en janvier, il n’a pas changé sa ligne de conduite. Il nous martelait que cela allait fonctionner. Une fois que la tête était à nouveau à l’endroit, c’était plus facile. Ce groupe ne manque pas de qualité.”
Il ne cache cependant pas que voir partir son ami a été un moment très compliqué et douloureux. Extrait:
“Cela a été très dur de le voir partir. J’étais venu pour lui, j’estime être son ami. J’ai laissé ma famille à Toulouse, je vis seul sur Montpellier. C’était un de mes points d’appui. Xavier a été le seul à charger, à prendre les coups. Il en veut à la terre entière, mais c’est naturel. Nous ne sommes pas fâchés, cela va revenir. Ce serait trop con (sic).”
Il lui souhaite de retrouver très rapidement un club et espèce qu’ils ne seront pas fâchés. Extrait:
“Avec Xavier, on s’était promis de ne pas se fâcher. Mais j’ai du tempérament, lui aussi… Le problème est la dureté de notre métier. On est jugé, épié constamment. Lorsque ça ne va pas, beaucoup de monde autour cherche à scinder, à diviser pour mieux régner. On a tenté de nous opposer. Je n’attends qu’une chose : que la saison se termine et que Xavier retrouve vite un job. Il est bon, vraiment et on se retrouvera.”